Conférences

JEUNESSE ET ENVIRONNEMENT, RECUPERATION DES VALEURS MORALES ET CIVIQUES - Mali, Bamako, CICB le 25 juin 2011
L'ECONOMIE SPIRITUELLE, Sénégal, Dakar, CICES le 19 avril 2008

«La terre et ses voisines célestes sont en train de se réchauffer parce que le soleil brille plus intensément en ce moment qu’au cours des 1000 dernières années». C’est la conclusion d’une étude officielle sur le système solaire, réalisée par l’institut Max Planck, de Göttingen en Allemagne.

Dans tous les domaines et notamment celui de l’économie, les connaissances se multiplient, et on rencontre de plus en plus de personnes instruites et cultivées. Malgré leur instruction, elles continuent à vivre de façon aussi désordonnée, malhonnête et insensée, que les ignorants, et même pire qu'eux parce que leur savoir leur donne plus de possibilités. La faculté qui manque véritablement aux êtres humains est celle de se servir de leurs connaissances pour se transformer. En réalité, il y a suffisamment de gens instruits dans le monde, il manque tout simplement des gens décidés à faire un travail sur eux-mêmes pour se transformer en profondeur et aider la société à se transformer à son tour.

André Malraux, disait : «Le 21ème siècle sera spirituel ou ne sera pas».

En voulant contrôler la matière à tout prix, l’homme a inversé cet ordre et perdu de vue le monde subtil de l’âme qui nous lie au monde spirituel et à Dieu, à tel point que la société matérialiste lui a fait oublier Dieu et sa volonté. De plus en plus de personnes nient l’existence de Dieu. Quand bien même, des personnes ont une croyance religieuse, au lieu de donner la première place aux principes spirituels qui les relient à Dieu, qui dirigent l’univers, elles donnent la première place à l’argent et aux biens matériels, à la notoriété et au pouvoir. Nombreux sont ceux qui continuent à vivre dans l’égoïsme, la cupidité, la corruption, la convoitise, et développent des attachements inconsidérés aux biens matériels et à l’argent.

L’être humain a fini par diviniser l’économie de marché. Il s’incline avec dévotion devant la «Loi» suprême du «Marché», la considérant comme la source ultime de toute «Valeur», de toute «Grandeur». Il glorifie le PNB et bénit le taux de croissance. A quoi bon, si c’est pour polluer plus, détruire l’environnement naturel et conduire à la déchéance de l’être humain!

La civilisation matérielle actuelle, qui est censée apporter aux hommes le bonheur, pourra durer indéfiniment si, et uniquement si, les êtres humains y vivent avec amour et sincérité. Il importe que nous comprenions, que les opinions et tournures d’esprits devront impérativement évoluer au même rythme que le déroulement du Programme de Dieu.

Sûkyô Mahikari, s’efforce d’aider l’humanité à réaliser ce nouveau commencement, un monde d’harmonie et d’amour qui nous conduira à transcender les barrières raciales, nationales, idéologiques et religieuses.

Si l’activité économique nous pousse à gaspiller toujours plus la matière, ou à se faire concurrence pour contrôler égoïstement les matières premières et gagner le plus d’argent possible par mercantilisme, nous finirons par nous détruire selon le principe: « Les gros poissons mangent les petits, puis se mangent entre eux ».

Le Dr Wangari Maathai, Prix Nobel de la Paix en 2004, a invité tous les peuples de la terre à préconiser la pratique des quatre R : réduction, réutilisation, recyclage, et réparation.

Il convient de protéger la nature, d’économiser les ressources, de les recycler et de dépasser maintenant le point de vue restreint de la protection de la nation pour l’élargir à celui de la protection de la Terre entière, d’autant plus que la Terre est confrontée à toutes sortes de dangers.

Si les hommes, du plus profond de leur cœur, ne respectent pas la création de Dieu en favorisant le développement d’une économie spirituelle, et s’ils n’utilisent pas avec une profonde gratitude, tout ce que Dieu a créé, alors, les mers, les montagnes, les forêts vont se mettre en colère et vont se révolter silencieusement contre l’humanité; ainsi l’humanité sera-t-elle finalement jugée par la nature.

Désormais, concilier l’activité économique, la qualité de la vie et de l’environnement, sont les aspirations d’un développement qualifié de durable. Autrement dit, le défi du développement de notre économie contemporaine est de proposer des solutions aux aspirations fondamentales que sont le bien-être de la population, l’émergence d’une société plus équitable ainsi que la protection de la nature et des ressources naturelles.

EDUCATION ET CITOYENNETE - Sénégal, Dakar, Méridien Président le 14 avril 2007

La citoyenneté peut aujourd’hui se définir comme un ensemble de rôles sociaux auxquels une personne est partenaire pour la défense de ses intérêts, de ses idées. Autrement dit c’est la capacité d’un citoyen de reconnaître les valeurs éthiques normatives pour la vie en commun.

Le monde de l’éducation est confronté à un problème sérieux, celui de réaliser une saine éducation.

La nécessité de former des jeunes capables de faire prospérer leur pays, en devenant des exemples pour les autres s’impose à nous.

On a cru au début du siècle que les réalisations techniques et l’accroissement des connaissances allaient rendre l’homme meilleur.

Apprenons-lui à lire et à écrire, améliorons les conditions techniques de son travail, apportons toujours davantage d’éléments de civilisation par tous les moyens de communication et l’homme cessera d’être un « loup pour l’homme ». Donnons-lui une culture et du même coup, son potentiel de moralité en sera amélioré.

On l’avait cru, il y a 50 à 80 ans pendant la période ascendante de l’ère scientifique, et Victor Hugo, parmi tant d’autres, pouvait écrire avec quelque grandiloquence.

« Tout enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne ».

On nous avait assuré que l’instruction rendrait l’homme qui en bénéficiait plus moral et meilleur citoyen. Or chacun peut constater que les gens instruits ne sont pas souvent d’une moralité et d’une valeur civique supérieure.

Les nations modernes ont considéré les études académiques comme la forme la plus élevée de l’activité intellectuelle. Mais, on peut se demander à quoi mènent toutes ces connaissances, quand on voit des frères d’un même pays s’entretuer, des nations se dresser les unes contre les autres, la destruction du milieu naturel, la dégénérescence des règles du savoir-vivre et de la morale. L’impasse dans laquelle se trouve notre société aujourd’hui est un signe évident des limites de la civilisation matérialiste et de la dégénérescence de la morale chez les jeunes et les adultes.

L’éducation qui accorde trop d’importance aux connaissances intellectuelles, même si elle apporte un certain savoir, finit par donner naissance à des jeunes manquant de « vertu ».

Pour résoudre la crise que connaît l’éducation aujourd’hui, nous devrions tout d’abord accorder la primauté aux vertus morales et civiques. Et pour avancer dans l’éducation des vertus morales et civiques, il est nécessaire de cultiver chez les jeunes des valeurs spirituelles et des sentiments religieux.

Les parents devraient enseigner aux jeunes comment faire pour se tourner vers Dieu et ensuite appliquer eux-mêmes ce qu’il leur ont enseigné afin de leur donner l’exemple. C’est ainsi que les parents peuvent instruire leurs enfants dans les principes de Dieu.

Une société sans éducation morale fondée sur des valeurs spirituelles et des sentiments religieux, devient une société bestiale et animale.

Selon les révélations reçues de Dieu, Kôtama OKADA nous a enseigné que « la véritable éducation consiste à donner l’énergie spirituelle pour faire naître chez les jeunes le désir de réaliser sur terre la volonté de Dieu ».

Tierno Bokar disait : « Il y a "ma" vérité et "ta" vérité, qui ne se rencontreront jamais. "LA" Vérité se trouve au milieu. Pour s'en approcher, chacun doit se dégager un peu de "sa" vérité pour faire un pas vers l'autre. Ce qu’il faudrait, c’est toujours concéder à son prochain une parcelle de vérité, et non pas dire : «Toute la vérité est à moi, à mon pays, à ma race, à ma religion ! » Non ! La vérité ne peut-être nulle part entière. On ne peut pas la saisir, parce que la Vérité, c’est Dieu ».

Pour résoudre les problèmes de toutes natures qui touchent le milieu éducatif, le rôle des Etats ne se limite pas à apporter des solutions matérielles aux jeunes mais aussi et surtout des solutions d’une dimension spirituelle et morale. La stabilité et la tranquillité de la société seront réalisées quand on y introduira une éducation d’une dimension spirituelle et morale. Grâce à cela, on pourra éduquer des jeunes gens et des jeunes filles qui pourront faire prospérer leur pays.

Pour y parvenir, il ne s’agit pas de laisser l’éducation des jeunes se faire seulement à l’école. La famille, la société, tous, ensemble nous devons animer aussi de grandes activités, et les amener à prendre conscience de la nécessité de se tourner vers le Créateur du Ciel et de la Terre. L’objectif essentiel devrait être de faire naître et grandir chez les jeunes un sentiment de respect mêlé de crainte à l’égard d’une réalité qui transcende les connaissances humaines. Il est important de former des jeunes pondérés et mesurés, en privilégiant l’éducation morale et un esprit religieux.

Le rôle des parents, des gouvernants, des enseignants et des religieux, c’est d’apporter aux jeunes des solutions d’ordre spirituel et moral, et pas seulement matériel.

« La morale ne s’enseigne pas, elle se vit au quotidien ».

Un individu ne saurait être vraiment moral s’il n’est pas en même temps un bon citoyen. Et le membre conscient d’une communauté sociale est obligatoirement moral. Que nous le voulions ou non, il nous faut aujourd’hui créer un milieu humain où chacun pourra bénéficier d’une éducation spirituelle, morale et civique.

A l’école, les jeunes reçoivent une éducation où l’on attache trop d’importance aux connaissances intellectuelles au détriment d’une éducation morale basée sur le savoir-vivre et la discipline. Les jeunes qui ne reçoivent pas une véritable éducation familiale et scolaire sont envoyés ensuite dans une société désespérée, sans que leur âme ait été nourrie. C’est cela qui fait naître une « génération égocentrique ».

L’arrivée de cette « société de l’information », provoque des changements radicaux dans notre mode de vie. On apprend aussi bien à manipuler habilement les informations qu’à les transmettre, en utilisant des moyens de communication sans précédent.

Enseignons aux jeunes que tous les êtres humains et toutes existences vivantes peuvent vivre seulement à l’intérieur des paramètres instaurés par les lois des arrangements divins.

Un homme est véritablement libre quand il vit en respectant les lois de l’univers ainsi que les nombreux mécanismes visibles et invisibles qui ont été créés par Dieu.

Chacun aime à parler des valeurs oubliées. Qu’est-il prêt à faire pour les retrouver et les remettre au goût du jour et de la vie ? Sans doute être exemplaire dans ses paroles et son comportement vertueux. Les Etats devraient être exemplaires dans leur comportement.

Le sens de la responsabilité des Etats, plus que jamais, aujourd’hui, doit être élevé au rang de vertu. A la découverte du troisième millénaire, la vertu est au cœur des mutations sociales et des évolutions. Elle contribue au développement personnel du citoyen.

Quelles soient appelées morales ou éthiques, l’ensemble des valeurs qui gouverne l’homme concourt à son développement personnel et à la richesse de son environnement.

A travers la pratique du savoir-vivre, les citoyens devraient chercher à perfectionner « leur qualité spirituelle et morale ».

Lorsque nos désirs augmentent exagérément, au point de rompre l’équilibre entre l’âme, la pensée et le corps, nous finissons par devenir matérialistes. D’où l’importance de la morale dans une société centrée sur la matière et l’argent. Si nous ne donnons pas suffisamment aux jeunes, l’éducation morale et spirituelle dont ils ont besoin, il sera difficile de les éduquer afin qu’ils deviennent des êtres dévoués aux autres et à leur pays. Or, sur qui peut-on compter pour enseigner aux jeunes, un art de vivre qui soit digne d’un être humain ? Ce sont les familles, les éducateurs des écoles, les gouvernants et les religieux qui, en unité, devraient enseigner aux jeunes, une manière de vivre digne d’un être humain.

Dans une société où le cœur des jeunes s’appauvrit, ils ne sont plus capables d’aimer ni la nature ni les êtres vivants, et une telle société est vouée à l’effondrement. Il n’y a pas pire misère que l’indifférence aux autres et à la nature.

Si nous mettons en valeur les capacités et les qualités des jeunes, il devient alors possible de créer une société meilleure. C’est un devoir urgent d’établir un système éducatif qui favorise le développement des capacités et des qualités des jeunes.

Il faudrait que la classe politique, le corps enseignant, les parents, les religieux ainsi que tous ceux qui aiment leur pays, travaillent ensemble pour réformer les méthodes éducatives dans un esprit d’équipe. L’éducation des enfants passe par l’évolution spirituelle des parents.

Nous devrions enseigner aux jeunes les bonnes manières et un sens élevé des responsabilités. Les parents, les dirigeants, les enseignants et les religieux devraient cultiver leur propre caractère afin de guider les jeunes avec Amour et Sincérité. L’Amour et la Sincérité, sont des conditions indispensables pour quiconque œuvre à la réalisation d’un monde meilleur.

Le manque de morale et de savoir-vivre, non seulement chez les jeunes mais dans la société en général, favorise la confusion dans les pays. L’état du monde est le reflet de « la dégénérescence de la morale et du savoir-vivre » chez les adultes et les jeunes.

Le but final de la culture morale et spirituelle, est le perfectionnement de la personnalité. Sans le perfectionnement de la personnalité, les jeunes ne seront pas véritablement utiles à la société. Si l’on se contente de donner aux jeunes une éducation seulement intellectuelle, ils ne deviendront pas des jeunes équilibrés.Si l’on ajoute à cela une éducation spirituelle, ils auront alors la possibilité de redevenir des êtres humains dignes de ce nom.

La véritable éducation consiste en une éducation sur les trois plans : intellectuel, moral et spirituel.

On peut ainsi prendre conscience de l’importance de témoigner sa gratitude pour les bienfaits que l’on reçoit de Dieu, des enseignants et des parents. Comment peut-on espérer perfectionner sa personnalité, sans mener une vie basée sur le désir de témoigner ces trois sortes de gratitude ? La gratitude envers Dieu, la gratitude envers ceux qui nous ont enseigné et guidé et la gratitude envers nos parents. Si nous refusons d’admettre cette vérité et si nous continuons à en vouloir à Dieu, aux autres et à la société, le bonheur sera hors de portée pour toujours.

L'ENVIRONNEMENT ET LA CITOYENNETE : QUELLES ALTERNATIVES POUR LE FUTUR ? - Sénégal, Dakar, Méridien Président le 19 avril 2006

Comme jamais auparavant dans l’histoire, notre destin commun face à la crise environnementale nous invite à chercher un nouveau commencement, un nouveau mode de pensée et de vie.

Au cours du XXème siècle, les atteintes à l’environnement se sont multipliées : production de gaz à effet de serre et destruction de la couche d’ozone dans l’atmosphère, déséquilibres climatiques, baisse des ressources en eau douce, destruction massive des écosystèmes, déforestation, désertification, consommation de masse générant toujours plus de déchets, pollution des milieux, croissance démographique et urbanisation excessive, surexploitation des sols cultivables, et, toujours plus de guerres, dramatiques pour les populations entières et produisant souvent des désastres écologiques majeurs.

Depuis quelque temps déjà on parle avec beaucoup d’inquiétude de la désertification.

Il va de soi que ce sont les hommes qui sont responsables de la désertification et de la destruction de l’environnement naturel et, finalement il est plus qu’évident que nous allons nous anéantir si nous continuons à détruire la nature que Dieu a créée.

Si nous voulons résoudre la grave crise environnementale, il nous faut tout d’abord appréhender l’état d’esprit qui l’a générée.

La protection de nos écosystèmes, de notre environnement et de nos ressources naturelles est un important facteur de paix car, lorsque nous détruisons nos ressources naturelles, lorsqu’elles se raréfient, nous nous battons pour nous les approprier en allant les chercher chez les autres. En plantant des arbres, en recréant nos écosystèmes détruits, en protégeant la nature, nous plantons les graines de la paix, maintenant et pour le futur. En protégeant l’environnement naturel, nous contribuons à améliorer aussi la façon de gouverner.

En japonais le mot « Mottainai » (????) exprime le sentiment de regret qu’une chose soit gaspillée, détruite sans que toute la valeur qu’elle offre n’ait été utilisée. Ce mot sert à relever un acte de dévouement, d’importance et s’utilise pour souligner le fait que tout ce qui est perdu, gaspillé, ou utilisé d’une mauvaise manière était précieux. « Mottainai » exprime aussi le sentiment de ne pas être digne de recevoir autant. Il dénote un état d’esprit empreint d’humilité, de respect et un sentiment de reconnaissance accompagné de regret à la vue du temps et des ressources gaspillées. Par respect pour le Créateur, il s’agit de faire la meilleure utilisation des ressources qui sont à notre disposition.

Mme Wangari Muta Maathai, du Kenya, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2004 a fait l’éloge de cette maxime qui rend hommage à la moindre parcelle du travail dont est issue une chose.

Même si l’on possède la richesse matérielle, on ne peut obtenir le vrai bonheur si l’on a le cœur pauvre. En revanche, si les hommes sont bienveillants et élèvent leur âme, le potentiel de chaque chose sera valorisé.

Nous devrions réapprendre à reconnaître les bienfaits de la nature, remercier Dieu pour ces bienfaits et Lui demander pardon pour tout le mal que nous causons à sa création.

L’environnement naturel, qui rend possible la vie humaine sur la terre, est le résultat des mécanismes merveilleux et mystérieux établis par Dieu Créateur, issus de son grand Amour qui est à la fois compassion et grande rigueur. Nous ne devons jamais oublier que ce sont les efforts acharnés de tous les êtres vivants, plantes et animaux, qui rendent possible l’existence des êtres humains.

Aujourd’hui, le civisme n’est plus une affaire de mémoire, ni même de bulletin de vote, il est dans la vie de tous les jours, dans le comportement des hommes et des femmes, des ouvriers et des paysans, des électeurs et des élus. C’est à la base dans la vie et l’action des organismes démocratiques à même le peuple, qu’il faut retrouver et réactiver la culture civique et morale.

Dans ce contexte, le rôle des Etats de droit et démocratiques, ne se limite pas à la fixation d’objectifs mesurables, ni même à la mise en place effective d’équipements matériels éducatifs, culturels ou sportifs. Certainement les Etats devraient, au niveau d’une politique culturelle souple, par l’exemple de leurs dirigeants, s’efforcer de rendre sensible au cœur et à la raison de ses citoyens des valeurs autres que celles du monde de la bourse et de l’économie, des valeurs spirituelles, morales, et civiques qui feront que chaque pays ne ressemblera pas demain à une jungle, ni même à un temple de marchands. Car à la limite qu’importe l’économie d’un pays, si elle tourne à de mauvaises fins pour des gens de mauvaise qualité. L’âme de chaque pays compte davantage!

Le sens de la responsabilité des Etats face aux problèmes environnementaux, plus que jamais, aujourd’hui, doit être élevé au rang de vertu. A la découverte du troisième millénaire, la vertu est au cœur des mutations sociales et des évolutions. Elle contribue au développement personnel du citoyen, en tant qu’être animé du désir d’être en relation avec la nature et son environnement.

Les nations modernes ont considéré les études académiques comme la forme la plus élevée de l’activité intellectuelle. Mais, on peut se demander à quoi mènent toutes ces connaissances, quand on voit des nations se dresser les unes contre les autres, quand on assiste à la destruction de l’environnement naturel, à la dégénérescence des règles du savoir-vivre et de la morale.

Concilier l’activité économique, la qualité de la vie et de l’environnement, aujourd’hui comme demain, sont les aspirations d’un développement qualifié de durable. Autrement dit, le défi du développement de notre économie.

Décalogue de la sage écologie

Ce sont dix règles pour un rapport homme-nature, inspiré de l’enseignement de St.François d’Assise.

I) Rappelle-toi, humblement, que Dieu t’a confié la Terre et toutes les autres créatures pour que tu vives, connaisses, partages et aimes en louant Dieu.

II) Obéis aux Lois de la création sans les adapter à tes intérêts. Connais-les de plus en plus et applique-les en respectant les règles éternelles de l’éthique universelle.

III) La Terre, avec toutes les créatures, est ton seul milieu : Tu n’en as pas d’autre pour vivre. Engage-toi pour que les membres du gouvernement que tu élis n’oublient jamais cela.

IV) Que ta conduite s’inspire du respect de la création en toutes circonstances, et éduque tes fils de la même manière.

V) Agis en sorte que ton comportement et celui de la société soient respectueux de la vie sous toutes ses formes. Par ta façon d’agir, prends soin de toute espèce vivante.

VI) Ne pollue pas l’air, ni l’eau, ni la terre. Exige que la production et le progrès se développent selon des lignes exactes et acceptables.

VII) Avec ton travail humain prend soin de la création que Dieu t’a confiée. Diversifie et recycle les déchets produits.VIII) Ne gaspille pas inutilement, afin que tous tes frères puissent se partager les biens de la Nature.

IX) Ne délègue pas aux autres ce que toi-même tu peux faire; n’oublie jamais qu’aimer Dieu et ton prochain est le commandement suprême.

X) « Sorella Natura » veut simplement te donner neuf points de réflexion, au nom de St. François d’Assise, pour améliorer ton rapport et ton engagement vers la création. C’est ton expérience qui peut te suggérer la dixième règle…

Enfin, je voudrais citer un extrait de la lettre qu’adressa Amadou Hampâté Ba aux jeunes, à l’occasion de la journée internationale de la Jeunesse en 1985 : « Jeunes gens d'Afrique et du monde, le destin a voulu qu'en cette fin de vingtième siècle, à l'aube d'une ère nouvelle, vous soyez comme un pont jeté entre deux mondes : celui du passé, où de vieilles civilisations n'aspirent qu'à vous léguer leurs trésors avant de disparaître, et celui de l'avenir, plein d'incertitudes et de difficultés, certes, mais riche aussi d'aventures nouvelles et d'expériences passionnantes. Il vous appartient de relever le défi et de faire en sorte qu'il y ait, non rupture mutilante, mais continuation sereine et fécondation d'une époque par l'autre. Dans les tourbillons qui vous emporteront, souvenez-vous de nos vieilles valeurs de communauté, de solidarité et de partage. Et si vous avez la chance d'avoir un plat de riz, ne le mangez pas tout seul! Si les conflits vous menacent, souvenez-vous des vertus du dialogue et de la palabre! Et lorsque vous voulez vous employer, au lieu de consacrer toutes vos énergies à des travaux stériles et improductifs, pensez à revenir vers notre Mère la terre, notre seule vraie richesse, et donnez-lui tous vos soins afin que l'on puisse en tirer de quoi nourrir tous les hommes. Bref, soyez au service de la vie, sous tous ses aspects! Certains d'entre vous diront peut-être : " c'est trop nous demander ! Une telle tâche nous dépasse!". Permettez au vieil homme que je suis de vous confier un secret : de même qu'il n'y a pas de petit incendie (tout dépend de la nature du combustible rencontré), il n'y a pas de petit effort. Tout effort compte, et l'on ne sait jamais, au départ de quelle action apparemment modeste sortira l'événement qui changera la face des choses. N'oubliez pas que le roi des arbres de la savane, le puissant et majestueux baobab, sort d'une graine qui, au départ, n'est pas plus grosse qu'un tout petit grain de café… ».